12.12.06

Me demande pas c'que j'fabrique, je te répondrai n'importe quoi


4h45, mon réveil qui sonne.
En temps normal je l'aurais éteint, puis je me serais rendormi.
Si j'avais eu des obligations, j'aurais remis l'alarme plus tard, puis je me serais rendormi.
Si j'avais du me réveiller vers 5h30 et que je l'avais programmé à 4h45 pour assurer mon coup, j'aurais éteint l'alarme toutes les dix minutes en me rendormant à chaque fois entre ces courts laps de temps.

Mais pas cette fois-ci. Je l'éteins, je me lève. Il fait nuit noire, en me frottant les yeux comme un petit garçon je m'imagine dans la rue, rentrant encore saoûl d'une soirée passée à, je sais pas, danser, lever les bras, fermer les yeux, sourire, rigoler, commander au bar. Je deprime d'un coup et je décide donc de chasser cette vision de mon esprit.
Petit déjeuner etrange, je ne sais pas vraiment si je vais aller me coucher ou si je viens de me lever. Il faut dire que j'ai mis du temps à aller me coucher, trop passionné encore une fois par Thunderblot And Lightfoot, puis du temps à m'endormir, trop passionné par l'insomnie.
5h, pas de toilette, départ en voiture. Inventaire.

La pluie bat le pare brise avec force et une fois arrivé sur les lieux, je vois une longue rangée de personnes adossés contre le mur du Leroy Merlin. Tels des futurs fusillés, ils sont là, droit comme des i, à fumer comme des dingues, comme si les dernières minutes de leurs vies avaient sonné.
Je sors capuche sur la tête et je passe devant mes "collègues de travail". J'ai l'impression que tous les cas sociaux de la ville se sont donnés rendez-vous au même endroit pour une fête. Ils sont tous là, on les connait tous de vue, c'est super flippant.
5h30, après quelques minutes d'attente, je commence sérieusement à me demander ce que je fais là, sous la pluie, dans la nuit glacée, à attendre pour gagner une misère et finalement je me ressaisis, je transforme cette misère en aller retour pour Paris et le moral remonte.

Tout le monde fume, putain c'est horrible. Ok je suis un bon fumeur, je suis pas trop du genre à pinailler, mais j'ai jamais compris ceux qui savent résoudre sans problème la relation "Dring réveil - briquet - clope". Je comprends pas. Expliquez-moi je sais pas. Pourquoi bousiller directement le seul moment à peu près sain de la journée? C'est exactement comme se lever et écouter un truc de death metal, ou se réveiller chez sa grand-mère qui a mis RTL à fond parce qu'elle est à moitié sourde. L'horreur absolue.

Les minutes passent à une lenteur exaspérante et je cherche n'importe quoi pour m'occuper après avoir regardé les habits de tout le monde, leurs coupes de cheveux, leurs parapluies, les locaux extérieurs du magasin, le parking, les voitures garées, la transparence des gouttes de pluie dans la lumière des réverbères. Je ne sais plus quoi faire, une heure est passée, il est 6h30. Je commence à avoir envie de mourir. Mes pieds sont congelés, tout le monde tremble, tout le monde se plaint (ah oui tout le monde se connait aussi, j'ai trouvé ça etrange et l'éventualité d'une réunion de cas sociaux fut finalement bien probable).
Arrive la nana de l'agence d'interim, elle fait l'appel. Je n'ai jamais trop aimé les premiers appels, c'est toujours la bonne occasion d'écorcher mon nom de famille mais etrangement, elle s'en sort très bien et j'acquiesce à cette question qui me glace le sang "vous vous mettez en rang s'il vous plait?". L'école défile devant moi et malgré le coté désagréable - et compréhensible - de la chose, je souris en repensant à quelques conneries faites.
On rentre finalement dans le hall, vestiaire.

Les explications. Alors ouais, là les KINGS débarquent. Et vas-y que je me la raconte avec mon gros CDI et mon petit bouc à la con, MA voiture que j'ai payé avec MON argent régulier. Ils sont là à rouler des mécaniques (j'adore cette expression) avec leurs gilets Leroy Merlin et ça vire vite pathétique (il est difficile de pratiquer le second degré, le recul, ce genre de choses à 6h du matin après une heure dans le froid et sous la pluie). On doit se mettre en binôme, ce qui me gonfle au plus haut point: l'idée de bosser avec un de ces connards en gilet vert me parait inconcevable.
Finalement j'ai de la chance, je serai le seul à travailler avec une intérimaire, un peu plus jeune que moi, plutôt mignonne et assez rigolote de surcroît. Par la suite, tout se passe pour le mieux, on se raconte de plus en plus de blagues, ayant éradiqué dés la première seconde la légère timidité du premier contact. Je monte sur des echelles qui vont jusqu'au plafond pour compter des trucs, je mange un petit pain tranquille, ce genre de choses. On va très vite et on bosse vraiment bien, à ma grande surprise.

L'heure arrivée, on sort. C'est incroyable de voir à quel point ce que tu ressens pour une personne peut changer d'un moment à l'autre. J'ai eu d'un coup l'impression que je me rattachais à elle et à sa gentillesse pendant l'inventaire, tel le naufragé à une bouée et qu'une fois sur la terre ferme, je jetais ma bouée comme une merde (pire métaphore du monde). Je pense à tous ces mecs des real tvs, qui pleurent les départs de leurs compagnons et qui n'en ont plus rien à foutre une fois qu'ils sont sortis. On se dit au revoir normalement, plus de blague, plus d'echelle, plus de petit pain.
Juste l'envie de partir le plus vite possible.

Klaxons - Golden Skans
Gwen Stefani - Yummy

4 Commentairess:

Blogger Chris said...

Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

21:16  
Blogger Chris said...

brice.blondinette.seedy.docfusion.
nouveau.
qualitétop.
Cementit.
blanc.
colle papier,carton,bois,cuir,tissus
entre eux et sur metal, pierre,
verre et feuilles de plastique divers.
100g

21:18  
Blogger Brice said...

OK j'ai rien compris.

23:38  
Anonymous Anonyme said...

C'est exactement comme se lever et écouter un truc de death metal

12:51  

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