1.2.09

Est-ce que tu comprends? Je sais que ma femme s'est barrée, je sais qu'il y a la tempête dehors mais je dois bien y aller. Je reste cool tu sais, en toute circonstance. Tout ce que t'as pu entendre sur moi, les coups dans le dos, les trahisons, ça n'a jamais existé. Les jaloux mec! Ou juste ceux qui veulent prendre la place du chef, c'est normal on peut pas leur en vouloir.
Toi par exemple, tiens donne moi du feu. Merci. Toi par exemple t'as jamais voulu être à ma place? Tu me suis partout depuis des années, tu fais tout ce qu'on te demande, t'en as pas marre? Tu peux le dire vas-y, je vais rien te faire. Putain t'es trop lâche pour ça c'est d'un tristesse. Avant que t'arrives t'étais un lion mec, maintenant t'es juste bon à manger tes croquettes.
Bon allez j'en ai marre, casse-toi, refais ta vie je sais pas, sors du biz. Rejoins ta femme, tes gosses, oublie que t'as été ici avec nous, redeviens un homme, un père.
Bon dieu les autres vont se poser des questions, je m'en branle.

Putain mais c'est quoi cette pluie? J'ai jamais vu ça.
Et quelle heure il est au fait? J'ai l'impression de rouler depuis deux jours, deux jours de nuit. Je sais même pas où je suis, on dirait la banlieue de Guaynabo. Ouais c'est ça, y'a les buildings au loin.

Je donne la clé de la caisse à cet ado en costume et monte lentement les escaliers. Normalement, je fais ça pour imposer ma confiance, pour impressionner, mais là je pense à Gloria, où elle est? Je sais que j'étais pas là pour toi, je sais que j'ai fait des choses que tu cautionnais pas pour qu'on soit à notre aise, mais c'est ça la vie de gangster Gloria.
Quoi? Non non, je garde mon chapeau.

Ouais donne moi les dés, merci.
Tout s'enchaîne, je comprends pas comment je peux avoir autant de chance au jeu et avoir tellement galèré tout le reste de ma vie. Ca a toujours été comme ça. Je crois que gagner facilement, ça m'a jamais branché. Les jetons s'accumulent et mes verres de 4 cl se vident. Un petit cigare mâchouillé entre les dents, je relève la tête de la table et voit cette robe.
Son nom, murmuré dans l'oreille, Maiba. Elle commence à me masser le dos, ici devant tout le monde, je la laisse mais je ne ressens rien du tout. Quand ses mains se baladent un peu trop, je lui prends l'avant bras et le jette. Je crois que cette pute marmonne un truc genre mostacero auquel je réagis pas. Son talon se pète et elle disparaît en boitant à moitié.
Le fric je m'en fous toujours autant. Je prends les gains et file tout au mec assis sous la pluie.

La pluie claque le pare brise. Pendant quelques minutes je reste là à rien faire, sans savoir pourquoi. Puis j'allume le poste, à la radio Que Lio, de Willie Colon. La pluie se calme, putain mais t'es où Gloria?

3 Commentairess:

Anonymous Anonyme said...

j'aime.

17:36  
Blogger Starsky said...

Nice.

20:48  
Blogger Lucas G said...

je finis de lire ton article. Putain mais quand est ce que t'écris ton livre Brice ?

12:25  

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