15.6.08

Epitaphe

Si un jour on raconte ma vie (dans un film, un livre, peu importe) j'aimerais que l'on insiste sur plusieurs points.
- Mon premier rêve récurrent d'enfance. Deux personnes chères attachées, allongées dans une grange. En face d'eux, des scies énormes. Je dois en choisir une et regarder l'autre mourir sous mes yeux.
- Le second. On me donne quelque chose de très lourd à porter. Je dois le prendre à bout de bras et l'emmener chez ma grand-mère, dans les vosges. 150 km. Si je lâche, elle (ou quelqu'un d'autre selon l'histoire) mourra.

J'aimerais qu'on insiste sur ces deux points qui me reviennent désormais sans en rêver. Pas de façon impolie, je ne vais pas me risquer à utiliser le verbe "hanter", mais ça tourne parfois autour de moi.
J'aimerais que cette histoire parle également de lutte quotidienne contre mes obsessions. Pourquoi ceci et pas cela. Enfant, je me demandais comment pouvait être la vie dans ce garçon là. Je m'imaginais prendre le contrôle et voir de ses yeux. Aujourd'hui, une bonne âme appellerait ça de l'empathie, quelqu'un de plus réaliste me dirait, portant une noix de cajou à sa bouche, que je n'arrive pas à sentir la beauté de la photo que je suis en train de prendre.
J'aimerais qu'on insiste sur cette dualité, sur la dualité en soi. Avec parfois la volonté de la fuir, parfois la trouver saine.

(En me relisant, j'aimerais qu'on insiste également sur la lourdeur de mon style d'écriture)

Parfois je respire fort, je m'étire pendant une dizaine de secondes, pensant mon torse s'allongera et que je gagnerai en afflux sanguin dans le cœur. Qu'ainsi, j'éviterai la crise cardiaque à laquelle je pense depuis longtemps.
Ah je vous vois dire des conneries genre "il est compliqué" "torturé" vas-y, "écorché vif". De la merde ça. On est tous comme ça, juste que chez certains l'afflux sanguin est une métaphore. Moi, je suis plus terre à terre tu vois.

4 Commentairess:

Blogger Cécile B. said...

Je te laisserai pas mourir moi, JAMAIS, t'entends?
Moi je crachais la fumée de cigarette le plus longtemps possible pour ne pas avoir de cancer.
On y pense tous. Enfin je crois.

21:11  
Blogger Lucas G said...

depuis petit je me dis qu'un jour je me lasserai.
depuis que je sais ce qu'est la drogue j'ai peur d'en prendre par erreur (va savoir comment),de devenir accro et de mourir de ca.

tu vois, tu t'en sors pas si mal avec tes "psychoses".

ps. mon reve d'enfant c'etait la fin du monde a strasbourg avec un druide de l'apocalypse, un coiffeur de crane en forme de pyramide, l'impossibilité de courir (je suis leeeeent) et des beliers qui me courent apres (a combiner avec l'info precedente)

bises

02:19  
Blogger Starsky said...

Ouais, la lourdeur de ton style d'écriture. Ouais c'est ça.
Imprime tes posts et va voir un éditeur qu'on rigole. Mais pas question de parler de blogosphère de mes deux hein. Juste d'écriture. De mots, de rythme et de posture.
Il y a en tellement qui gagnent à ce jeu sans le quart de ce que tu as. No homo.
Je te lis comme je lis Carver, Échenoz, Cheever, Bukowski ou Ellis. Et en même temps pas du tout, justement.

Bon allez, même si tu sors rien chez Gallimard demain, continue de faire ce que tu fais. C'est déjà bien. Web 2.0 machin tout ça.

Le sociologue.

20:57  
Blogger Brice said...

Cécile: merci :)
Et oui, je suis aussi d'avis que tout le monde y pense. Le sport, tout ça, quand on le fait, j'ai toujours cette impression que le slogan "vivre plus longtemps" résonne dans nos têtes.

Lucas: Ta psychose est vachement cool, enfin je la ressens à fond et je me vois bien avoir la même. Finalement, on l'a tous cette psychose et tout le monde tombe dedans, c'est l'AMOUR (t'as vu le lover?)

LE fidèle sociologue: Bon déjà bon point avec Starsky parce que j'ai revu le film avec Owen Wilson et Ben Stiller et c'est vraiment la classe bon dieu.
Après, merci. Merci merci. Peut-être qu'un jour je ferai ça, j'en doute mais ptete. Je te tiendrais au courant si jamais. En fait j'aimerais bien avoir l'avis d'un éditeur, un jugement sans pincette, un truc hyper objectif. On verra. Merci encore en tout cas.

13:10  

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