Livin' In A Crime Wave
Havoc & Prodeje - Crime Wave
La fumée de la bouche d'égout filtre le réverbère orange. Il doit être 2h du matin, je ne sais pas, j'ai perdu ma montre ce soir en jouant aux cartes. Les escaliers de sorties autour de moi semble me dire de me barrer, vite fait bien fait, de cette putain de ruelle.
Je fais le malin, m'arrête et allume une cigarette puis, lors de la première latte, je scrute les immeubles. Longs, de briques rouges, plus hostiles que je ne le pensais.
L'enseigne lumineuse de ce strip club grésille au loin. Au menu: une poupée à néons et un verre de martini. Un sourire en coin, mes talons claquent les pavés et le revers de mon imper s'agite avec le vent. Mon feutre sur la tête, toujours le même.
Les escaliers n'en finissent plus et deux trois zonards se défoncent la gueule au bar. Je m'assois à une table, bien au fond. Comme toujours, j'aime avoir le contrôle sur la pièce entière.
Une serveuse, rien dans les yeux et joli sourire, prend ma commande. Un double martini. Je veux faire les choses biens et sobrement.
Une fille fait son boulot, l'enseigne ne mentait pas.
Bizarrement je ne la regarde même pas, je la vois. Ce sont les lumières violettes et bleues sur ses longues jambes, la fumée de cigarette dans les lumières ou l'envol de ses cheveux qui me fascinent. Mon verre roule dans ma main et le bruit des glaçons qui s'entrechoquent semblent agacer les mecs du bar. Le Colt Anaconda 44 Magnum que je viens de poser sur ma table semble les calmer.
J'ai toujours ce même morceau en tête et je la vois danser dessus. Toujours Crime Wave, toujours ce bruit de flingue.
La fille arrête son show. Melly, Melody, Molly, je n'ai pas vraiment compris son nom.
Un silence de quelques secondes, où j'entends des menaces. Peu importe, la musique reprend, une créature sublime arrive. D'une beauté pure et directe, brute. Une robe rouge fendue, elle s'entoure doucement de la barre chromée. Encore une cigarette, pour que je la devine entre la fumée, pour conserver cette image intacte. J'ignore si ses mouvements sont très lents ou si je vois simplement au ralenti, j'ignore même dans quelle ville je suis.
C'est elle. Elle ou personne d'autre.
Des mots durs qui viennent du bar, des trucs dégueulasses. Elle fait mine de ne rien entendre mais son regard se baisse et ses lèvres se crispent. Il va se passer quelque chose ici, dans peu de temps. Mes talons raisonnent sur le carrelage, le Colt coincé à l'arrière de mon pantalon, je murmure simplement à leurs oreilles. Plus rien ne se passe et cette femme continue son numéro.
Le premier attrape son verre, se retourne pour me le péter sur la gueule mais je lui bloque le bras, puis commence doucement avec un coup de genoux dans son estomac.
Le videur me regarde au loin, sans peur, sans appréhension, sans complicité non plus. J'ai quartier libre.
C'est le verre du premier qui me permet de lacérer la face du second. Les deux à terre, j'hésite quelques secondes à leur écraser la tête avec ces lourds fauteuil en cuir bordeaux, puis me résigne.
J'ai toujours ce même morceau en tête et je la vois danser dessus. Toujours Crime Wave, toujours ce bruit de flingue.
Je l'attrape par la main, tout semble naturel pour elle. Dehors, toujours la fumée, toujours ce grésillement. Je la prends par la cambrure de son dos et l'embrasse. Sa main dans ma nuque, mon flingue dans mon dos, mon Impala de 58 au coin de la rue, son appartement au 18e étage, mon cœur dans ses mains.
La fumée de la bouche d'égout filtre le réverbère orange. Il doit être 2h du matin, je ne sais pas, j'ai perdu ma montre ce soir en jouant aux cartes. Les escaliers de sorties autour de moi semble me dire de me barrer, vite fait bien fait, de cette putain de ruelle.
Je fais le malin, m'arrête et allume une cigarette puis, lors de la première latte, je scrute les immeubles. Longs, de briques rouges, plus hostiles que je ne le pensais.
L'enseigne lumineuse de ce strip club grésille au loin. Au menu: une poupée à néons et un verre de martini. Un sourire en coin, mes talons claquent les pavés et le revers de mon imper s'agite avec le vent. Mon feutre sur la tête, toujours le même.
Les escaliers n'en finissent plus et deux trois zonards se défoncent la gueule au bar. Je m'assois à une table, bien au fond. Comme toujours, j'aime avoir le contrôle sur la pièce entière.
Une serveuse, rien dans les yeux et joli sourire, prend ma commande. Un double martini. Je veux faire les choses biens et sobrement.
Une fille fait son boulot, l'enseigne ne mentait pas.
Bizarrement je ne la regarde même pas, je la vois. Ce sont les lumières violettes et bleues sur ses longues jambes, la fumée de cigarette dans les lumières ou l'envol de ses cheveux qui me fascinent. Mon verre roule dans ma main et le bruit des glaçons qui s'entrechoquent semblent agacer les mecs du bar. Le Colt Anaconda 44 Magnum que je viens de poser sur ma table semble les calmer.
J'ai toujours ce même morceau en tête et je la vois danser dessus. Toujours Crime Wave, toujours ce bruit de flingue.
La fille arrête son show. Melly, Melody, Molly, je n'ai pas vraiment compris son nom.
Un silence de quelques secondes, où j'entends des menaces. Peu importe, la musique reprend, une créature sublime arrive. D'une beauté pure et directe, brute. Une robe rouge fendue, elle s'entoure doucement de la barre chromée. Encore une cigarette, pour que je la devine entre la fumée, pour conserver cette image intacte. J'ignore si ses mouvements sont très lents ou si je vois simplement au ralenti, j'ignore même dans quelle ville je suis.
C'est elle. Elle ou personne d'autre.
Des mots durs qui viennent du bar, des trucs dégueulasses. Elle fait mine de ne rien entendre mais son regard se baisse et ses lèvres se crispent. Il va se passer quelque chose ici, dans peu de temps. Mes talons raisonnent sur le carrelage, le Colt coincé à l'arrière de mon pantalon, je murmure simplement à leurs oreilles. Plus rien ne se passe et cette femme continue son numéro.
Le premier attrape son verre, se retourne pour me le péter sur la gueule mais je lui bloque le bras, puis commence doucement avec un coup de genoux dans son estomac.
Le videur me regarde au loin, sans peur, sans appréhension, sans complicité non plus. J'ai quartier libre.
C'est le verre du premier qui me permet de lacérer la face du second. Les deux à terre, j'hésite quelques secondes à leur écraser la tête avec ces lourds fauteuil en cuir bordeaux, puis me résigne.
J'ai toujours ce même morceau en tête et je la vois danser dessus. Toujours Crime Wave, toujours ce bruit de flingue.
Je l'attrape par la main, tout semble naturel pour elle. Dehors, toujours la fumée, toujours ce grésillement. Je la prends par la cambrure de son dos et l'embrasse. Sa main dans ma nuque, mon flingue dans mon dos, mon Impala de 58 au coin de la rue, son appartement au 18e étage, mon cœur dans ses mains.
1 Commentairess:
Excellentissime.
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