13.9.07

Il parait que vous avez dit "vous l'avez prise parce qu'elle est aussi capable de mettre des coups de boule"












La suède et tout ça, c'est du temps. Enfin ça prend vraiment du temps à mettre en place, parfois je fais mal les trucs, parfois je m'organise mal, parfois je dois juste attendre quand j'ai tout bien fait parce que je ne contrôle pas tout.
Aujourd'hui je suis allé à une réunion d'information pour tout ça. Je suis arrivé cool, bercé par le bruit de la chaîne de vélo et ce soleil qui dégouline sur les petites maisons de ce petit quartier en banlieue strasbourgeoise. Plusieurs personnes dehors, tiens je pensais être en retard. Je me renseigne auprès d'un groupe de filles que je regarde une à une en parlant, mais les yeux vide d'expression. Ce foyer est étrange, il ressemble à un QG de cadres sous pression. Des petites tables, des 20 minutes empilés avec nonchalance dans un coin, une ou deux plantes vertes et la machine pour boire de l'eau. Grand classique en somme. J'inspecte rapidement la baie vitrée, la disposition des meubles, où est la meilleure lumière, comment faire la meilleure photo. Ceci en marchant vers la grande salle, la fameuse grande salle de la réunion.
Oula, changement d'ambiance total. Jusqu'ici je me sentais un peu hypnotisé par le nouveau décor, par la force qu'on peut ressentir dans tels ou tels murs nouveaux, cette espèce d'intensité étrange qui nous saute aux yeux parfois, comme si je marchais avec cette rythmique entêtante d'I Want You de Marvin Gaye. Obsédé mais pas psychotique. Vous voyez? Bref. Là on est dans un cadre aseptisé et familial en même temps.
Les tables en bois et les mains de ceux déjà installés bien posés dessus. Ici encore je regarde les gens en m'installant plus loin, mais les yeux dans le vide. Tiens, c'est cette femme que j'ai eu au téléphone? Mince, je l'imaginais brune et plus svelte. Sa voix est tellement douce.
Je suis à l'aise et en même temps quelque chose me gêne, sans savoir encore pourquoi. On s'installe finalement tous, collés serrés vu la disposition. Deux des filles avec qui j'avais "parlé" dehors s'installent à coté et une présentation individuelle (superficielle) commence.
Donc:

- Le nom
- L'âge
- Ce qu'on fait en ce moment.
- Où on veut aller.
- Pourquoi.
- Quand.

Ceci se résume généralement en 25 secondes chrono et tout le monde enchaîne maladroitement son récit. Seuls les plus de 21 ans résistent et atteignent la minute, voire les deux minutes si leur présentation suscite quelques envolées lyriques de ses voisins de table comme "cool" ou "ah ouais?". C'est mon tour, je prends bien soin de ne pas prononcer mon nom de famille (vieille habitude), je sors deux trois conneries qui enthousiasment aisément l'audience, puis redevient sérieux pour faire plaisir aux organisateurs.
La réunion prend forme, chacun va à son rythme, quelques uns prennent des notes, d'autres posent les questions, d'autres arrivent à peine, d'autres regardent dehors, d'autres regardent les autres. Les deux filles à coté de moi ne font que chuchoter entre elles, je n'ai même pas envie de tendre l'oreille tant ça me gonfle. Ça me rappelle, ah mais voilà ce qui me gênait tellement! Ça me rappelle l'ambiance de la rentrée des classes! Quand on ne connaît personne, qu'on s'installe au pif à coté de quelqu'un (qui deviendra le relou de la classe pendant l'année, équation imparable). Ces filles qui se parlent, toutes ces mines timides. Je les regarde encore, un peu perplexe. Je n'écoute pas vraiment oui, mais la réunion est prévue pour tous, donc ceux qui n'ont encore rien fait et ceux qui ont presque fini. Je me place bien entre les deux, donc le début ne me concerne plus.
La fatigue me gagne, le temps ne passe plus, je regarde et pense à autre chose. Deux trois idées intéressantes sur 2H et je regagne mon vélo. Quel plaisir de déambuler à nouveau dans ce quartier! J'ai l'impression d'être à Bécon-Les-Bruyères, même type de rues, même type de maisons. Je fonce jusqu'au train. Un aller retour inutile en somme. Enfin il y avait le vélo.
Le vélo c'est en quelque sorte un nouvel acolyte. J'avais perdu le plaisir d'en faire, de sentir ses muscles, de se balader entre les voitures. Puis Paris, puis le vélib, puis le boulevard St Martin à fond. Puis les quais. Puis regonfler les pneus de ce vieux Sunn.
Parfois je file à travers la forêt, dans un effort de bonne conscience, mentale et physique. C'est un moment que j'aime beaucoup parce que je ne sais jamais trop où je vais et l'option "se perdre" nous court toujours après. Bon, on reste dans leBas-Rhin, il y a donc toujours un petit village auquel se raccrocher. L'ivresse de se perdre reste quand même attirante.

Qu'est-ce qui m'arrive? Je fais du vélo, pour LE PLAISIR! N'importe quoi. Attendez il n'y a pas que ça. Je fume moins! Je bois moins! N'importe quoi encore plus. Aujourd'hui, par exemple, j'ai fumé 3 cigarettes (je tournais à un paquet par jour il y a une semaine) et chaque fois la même réaction: "pff j'aurais pas du, je suis con ou quoi? Je me dis toujours la même chose". Secrètement j'ai même envie de faire de la boxe. Je crois que je déraille complètement là.

Elysian Fields - Shooting Stars
Twista - Ain't No Hoes (feat. Bone Thugs N Harmony)
Boys Noize - My Head (Para One remix)
Sufjan Stevens - Casimir Pulaski Day
Atep - Sous le Soleil
Nofx - East bay (live)
The Go! Team - My World
Melinda Jackson - Fall In Love (Van She Tech Remix)