26.8.08

Ok tout va bien

Je viens de mettre Ma Nature de Singuila, mon père est arrivé en criant "SINGUILA" et il a commencé à chanter "Ca devait faire bien trop longtemps qu'j'étais avec ma meuf, elle me soulait".

J'ai presque pleuré de joie.

24.8.08

C'est toujours les vacances dans nos coeurs

On est dimanche

Ma mère porte des crocs
Mon père n'arrête pas de parler avec l'accent marseillais
Je me relaisse pousser la moustache

Les voisins vont appeler TF1 pour un reportage je crois.

23.8.08

1982

Cette fille, assise au fond de la salle, ça fait un moment que je la regarde du coin de l'oeil. Bien sûr, je suis avec mes amis, bien sûr on a revêtu nos plus beaux costumes blancs, bien sûr nous buvons à la santé de ce disc jokey. Tout s'enchaine si bien. Chemise, Parliament, Bootsy Collins ou René & Angela. On ne danse plus depuis longtemps, comme si le fait d'être habitué à cet endroit nous donnait un privilège supplémentaire, celui de reluquer les filles sans scrupule.
Cet alcool me monte à la tête, de plus en plus. A tel point que je ne fais même plus attention à la discrétion de mes regards et que je laisse complètement aller mes instincts.

La foule s'agite sur Howard Johnson, This Is Heaven.
La piste blanche du milieu illumine ses carreaux en vert, rose, bleu. Les filles se déhanchent devant tout le monde et je vois des bouchons de champagne s'envoler, de la mousse couler.
J'aime tellement ce morceau que oui, je commence à croire que tout ça ressemble au paradis. Pas pour le coté vulgaire, simplement parce que la beauté du moment est irrésistible. Plus tard, les médias parleront de nous comme d'un mouvement. Un mouvement où, je l'espère, on retiendra nos pas de danse synchronisés et notre style vestimentaire, plus que les traits dans les toilettes ou les bagarres à la sortie de la boite de nuit.
Maintenant en train de danser tranquillement, je ferme parfois les yeux en chantant la fin de ce refrain "This is heaven girl, for me and you"
Il y a quelques personnes que je connais et je les salue avec un sourire et un signe de tête, pas tellement envie de parler à ce moment. Plutôt de continuer à regarder cette fille, qui bouge la tête, toujours assise sur ce long canapé au fond de la boite.

Il faudra ce morceau d'Alfie Silas, Put The Freeze On pour que je la vois se lever.
Elle connait toutes les paroles et je la regarde du coin de l'oeil. Ses talons vernis, sa robe verte moulante, ses longs cheveux bruns. Je ne sais pas trop comment faire pour me rapprocher d'elle tant elle parait unique, essentielle, indépendante. La scène semble se dérouler au ralenti. Est-ce son déhanché, est-ce l'alcool? Elle n'est pas vulgaire et ne joue pas la provocation, simplement une beauté pure. Un diamant brut. Un pierre précieuse à appréhender.
Mes pas de danse se font plus précis, plus parlant et je me rapproche d'elle. Elle feint de ne pas m'avoir vu et continue de danser seule. Je lui tourne autour et la boule à facettes fait son travail. Impossible de distinguer son regard mais ses hanches me donnent le tournis et bientôt, je ne distingue plus rien d'autre.
Je n'en fais pas trop, dans tous les cas je n'ai plus la force. Aujourd'hui, tous les minets veulent impressionner les filles avec des pas ridiculement techniques. J'ai toujours privilégié l'efficacité à l'esbroufe injustifiée et je sais surtout que je connais mieux le milieu que ces petits.
Tournant encore autour d'elle, en finesse, je hume son parfum, quelque chose de vanillé qui réveille en moi des émotions cachées depuis longtemps. Elle sait que je suis là, et continue de murmurer ce refrain obsédant.

Oh oh, c'est le nouveau 45T de Marvin Gaye qui arrive. Sexual Healing. Je ne l'ai pas encore bien écouté parce qu'encore trop bloqué sur le Don Blackman, mais le concours de circonstance est parfait.
C'est doucement que j'arrive derrière elle et, sans brusquer les choses, je suis doucement ses mouvements, puis pose ma main sur sa hanche droite. Une crispation, puis d'un regard furtif, l'acceptation. Ses pupilles sont d'un noir puissant et pas complètement défoncées à la coke. Elle ne me provoque pas, préférant allier la sensualité à l'intensité. Lorsqu'elle se retourne et soutient mon regard, c'est elle et moi, rien d'autre. Je lui glisse les get up get up get up, elle me répond avec ses yeux le "let's make love tonight". Ma main dans la sienne, elle glisse ma jambe entre les siennes et lorsque le morceau s'évanouit, elle me tire par le bras.
C'est dommage, il y avait You Move Me de Gino Soccio et j'adore vraiment ce morceau.

La sortie de la boite, sa voiture rouge sang garée plus loin. Je ne sais rien d'elle, pas même son prénom et d'un geste, je la retourne pour lui demander. Elle sourit, mais ne répond pas.
Sa voiture est d'un ancien luxe surprenant. Une américaine des années 60. Elle met le contact et un morceau de soul arrive. "Teddy Pendegrass, Come Go With Me" me glisse t'elle, "une vieille chanson dont j'ai du mal à me débarrasser". La douceur du morceau semble dialoguer avec les réverbères. Ma main dans sa main, elle passe les vitesses calmement, roule sans à-coups. Les grandes avenues sont vides, les rideaux des magasins fermés. J'ignore totalement où on va, je sais simplement que je me sens bien et que je la suivrai jusqu'au bout du monde. Elle grille un feu rouge, puis deux. Un créneau, un immeuble quasi Hausmannien, un "tu veux monter?" doucement. C'est elle et moi, rien d'autre.

17.8.08

Tranquille

Crapuuuuule

7.8.08

Livin' In A Crime Wave

Havoc & Prodeje - Crime Wave

La fumée de la bouche d'égout filtre le réverbère orange. Il doit être 2h du matin, je ne sais pas, j'ai perdu ma montre ce soir en jouant aux cartes. Les escaliers de sorties autour de moi semble me dire de me barrer, vite fait bien fait, de cette putain de ruelle.
Je fais le malin, m'arrête et allume une cigarette puis, lors de la première latte, je scrute les immeubles. Longs, de briques rouges, plus hostiles que je ne le pensais.

L'enseigne lumineuse de ce strip club grésille au loin. Au menu: une poupée à néons et un verre de martini. Un sourire en coin, mes talons claquent les pavés et le revers de mon imper s'agite avec le vent. Mon feutre sur la tête, toujours le même.
Les escaliers n'en finissent plus et deux trois zonards se défoncent la gueule au bar. Je m'assois à une table, bien au fond. Comme toujours, j'aime avoir le contrôle sur la pièce entière.
Une serveuse, rien dans les yeux et joli sourire, prend ma commande. Un double martini. Je veux faire les choses biens et sobrement.
Une fille fait son boulot, l'enseigne ne mentait pas.

Bizarrement je ne la regarde même pas, je la vois. Ce sont les lumières violettes et bleues sur ses longues jambes, la fumée de cigarette dans les lumières ou l'envol de ses cheveux qui me fascinent. Mon verre roule dans ma main et le bruit des glaçons qui s'entrechoquent semblent agacer les mecs du bar. Le Colt Anaconda 44 Magnum que je viens de poser sur ma table semble les calmer.
J'ai toujours ce même morceau en tête et je la vois danser dessus. Toujours Crime Wave, toujours ce bruit de flingue.
La fille arrête son show. Melly, Melody, Molly, je n'ai pas vraiment compris son nom.
Un silence de quelques secondes, où j'entends des menaces. Peu importe, la musique reprend, une créature sublime arrive. D'une beauté pure et directe, brute. Une robe rouge fendue, elle s'entoure doucement de la barre chromée. Encore une cigarette, pour que je la devine entre la fumée, pour conserver cette image intacte. J'ignore si ses mouvements sont très lents ou si je vois simplement au ralenti, j'ignore même dans quelle ville je suis.

C'est elle. Elle ou personne d'autre.

Des mots durs qui viennent du bar, des trucs dégueulasses. Elle fait mine de ne rien entendre mais son regard se baisse et ses lèvres se crispent. Il va se passer quelque chose ici, dans peu de temps. Mes talons raisonnent sur le carrelage, le Colt coincé à l'arrière de mon pantalon, je murmure simplement à leurs oreilles. Plus rien ne se passe et cette femme continue son numéro.
Le premier attrape son verre, se retourne pour me le péter sur la gueule mais je lui bloque le bras, puis commence doucement avec un coup de genoux dans son estomac.
Le videur me regarde au loin, sans peur, sans appréhension, sans complicité non plus. J'ai quartier libre.
C'est le verre du premier qui me permet de lacérer la face du second. Les deux à terre, j'hésite quelques secondes à leur écraser la tête avec ces lourds fauteuil en cuir bordeaux, puis me résigne.
J'ai toujours ce même morceau en tête et je la vois danser dessus. Toujours Crime Wave, toujours ce bruit de flingue.
Je l'attrape par la main, tout semble naturel pour elle. Dehors, toujours la fumée, toujours ce grésillement. Je la prends par la cambrure de son dos et l'embrasse. Sa main dans ma nuque, mon flingue dans mon dos, mon Impala de 58 au coin de la rue, son appartement au 18e étage, mon cœur dans ses mains.

5.8.08

Siqueiros, real shit

Premier 57

Ces trois enfants ont un regard trop adulte pour que tout aille bien. Il y a en eux une lassitude et une quasi nostalgie assez inquiétante. Là, en face de moi, ils m'observent, me fixant, tour à tour. Pourquoi moi? Mais surtout, pourquoi eux? Je suis complètement obsédé par leurs yeux, à tel point que je ne parviens pas à soutenir le regard du plus âgé (qui doit avoir 7 ans).
Dominé par la tristesse qu'il dégage, je fuis, je feinte, je ne sais plus quoi faire.

Le jour de la braderie à Strasbourg, un commerçant a dit:

"ON A DES SACHETS NEUFS
TU PEUX PAS TEST"

Ma grand-mère m'a dit:

"Ils étaient, bah bourrés, ils ont commencé à se battre et ils ont pris des tronçonneuses"

Les Vosges.

4.8.08

Bleu