Ecoute moi bien vieux: on cherche un cul, j'ai trouvé un cul. On n'a plus de blé, j'ai trouvé du blé. Allez viens.
Crédit: Brice
Modèle: Franck
Pourquoi je suis toujours fasciné par les bourrins?
Pourquoi?
Pourquoi je suis toujours fasciné par les mecs invincibles, les increvables, les tarés?
John Mc Lane, des coups de chaîne en pleine poire, les pieds en sang, le marcel noir de pourriture.
Ce que j'aime c'est ça, les maboules. Ils peuvent tout se prendre, des balles dans les jambes, dans les bras, des coups de bélier dans les couilles, des coups de canon dans l'estomac, ils restent là, la tête haute, narguant avec un sourire vicieux tout ce qui les touche.
Je crois qu'au fond j'aurais aimé être comme ça. J'aurais aimé avoir des avants bras énormes et plein de poils, j'aurais aimé passer les épreuves très simplement, sans escalader pendant des mois un mur sans fin.
J'aurais aimé être un bourrin. Un vrai, une force de la nature vous voyez. Comme Blanka. Enfin non, comme euh, Zangief plutôt. J'aurais aimé être Clint Eastwood dans Thunderbolt & Lightfoot. N'être jamais nerveux, sentir que chaque action me mène dans un endroit différent avec une logique simple.
Fut un temps ç'aurait été impossible. Trop couvé et inconsciemment trop content de ce cocon. Et puis les vraies premières claques, sentir les picotements encore chaud sur la joue et ne pas changer d'expression. Rester droit. C'est venu tard en fait mais je crois que ça a pris forme. Je ne suis pas encore Mc Lane et je n'ai pas encore les avants bras énormes mais chaque problème me parait surmontable sans trop de difficultés.
C'est pour ça que le travail me passe complètement au dessus de la tête. Que chaque regard énervé est accueilli d'un sourire, que chaque tentative de me mettre à terre est prise d'une main, puis relevé en triomphe.
Ah oui parce que je vous ai pas dis, j'ai une sorte de "nouvelle ennemie". Je sais pas, je ne comprends pas, tout est parti d'un coup. Une histoire débile basée sur un malentendu et qui s'est complètement envenimée. Un coup de fil passé le soir me permet de deviner que j'aurai droit à un petit topo de ma patronne dés le lendemain.
Aucun problème, je commence à écrire des idées sur une feuille, tout ce qui ne va pas, lui démontrant par a + b qui a raison, qui a tort. Comme au bac, j'apprends ma fiche, point par point, méthodiquement.
Le mardi, ça ne rate pas. A peine arrivé, je suis déjà là, à m'expliquer avec elle dans le bureau. Très calme, bras croisés, paisiblement assis sur une table je lui parle dans un langage soutenu. Pas de mots plus haut que d'autres. Je fixe sans sourciller son regard qui se détourne de plus en plus. Sa mauvaise foi ne prendra plus, je la remets sur les rails dés qu'elle dérive, recentrant la conversation. Je slalome pour mieux tirer et malgré ses efforts incessants pour m'énerver, je reste toujours aussi calme. Quand on clôt le débat, elle veut avoir le dernier mot, même après le silence caractéristique des fins de débats. Je lui laisse et puis peu importe, j'ai déjà quitté la pièce, lui montrant bien qu'elle peut jouer si elle veut, je suis la dernière personne qu'elle impressionnera.
Quelques idées évoquées dans ce dialogue:
- Je suis complètement parano
- Je suis une boule de nerfs
- Je suis un peu hautain, ironique, cynique.
Il n'y a pas que du faux, je pense à l'ironie et au cynisme. Toujours ce truc un peu Laurent Baffie qui stagne au fond de moi. Pas méchant mais taquin.
Depuis j'ai donc pris l'avantage. Il me reste un mois à travailler, j'en ai fait 5 et j'ai l'impression d'en avoir fait 5 de plus.
En fait j'ai un peu honte parce que j'ai relu ce que j'avais écrit récemment et c'est tellement cliché toutes ces périodes par lesquelles je suis passé! Presque sale quoi, une vraie étude sociologique où je serais filmé H24 et où mes humeurs seraient analysées par des acquiescements de tête et des "c'est normal, on l'avait prévu". Aucune surprise! C'est peut-être pour ça que je me sentais aussi mal parfois alors que ça allait à peu près, parce que je me sentais complètement prisonnier de mes émotions présentes et futures. Ce que je n'ai jamais supporté.
Enfin.. Ce qui compte, c'est la fin proche et la sérénitude qui remporte la coupe d'Europe des clubs champions, Boli et Waddle en tête.
Thom Yorke - Black Swan
Serge Gainsbourg - La Noyée
Twista & Pharrell Williams - Give It Up
Stevie Wonder - Have A Talk With God